Avec Ferdinando, nous avons décidé de sauter le pas et de partir nous installer dans le Sud du Chili et d’essayer d’atteindre l’autonomie énergétique et alimentaire, et ce, de façon durable. Ce blog servira aussi dorénavant pour raconter comment le projet, que nous avons appelé « Projet Ferdinand », évolue.
Chaque article sur ce sujet aura son titre débutant par Projet Ferdinand et sera illustré par le logo suivant:
En parallèle, je continuerai à publier les recettes et recherches pour vivre de manière durable et autonome.
Mais donc, ce projet, parlons-en! Avant toute chose, définir la notion d’autonomie et de durabilité.
- Vivre de façon autonome = vivre coupés du monde?
Non, pas du tout, vivre coupé du monde, cela revient à vivre en autarcie. Lorsque nous disons que nous souhaitons vivre de façon autonome, nous entendons par là: subvenir nous-mêmes à nos besoins. C’est-à-dire, ne dépendre de personne en ce qui concerne notre alimentation, l’eau, l’énergie, etc. Mais évidemment, nous avons tout à fait l’intention de continuer à être en contact avec notre entourage, à nous impliquer dans la vie communautaire, et à développer un projet ou l’autre! Le village le plus proche est à 7km et la ville la plus proche à 30km, nous ne serons donc pas trop isolés.
Bien entendu, nous sommes parfaiement conscients qu’il s’agit d’un projet à long terme: un potager ne se cultive pas en un jour! Et nous le définissons de façon idéale: il est en effet peu probable que nous fabriquions nos brosses à dents et que nous portions des sous-vêtemens tricotés par nos soins 🙂
- Vivre de façon durable
Idéalement: avoir un impact environnemental égal à zéro.
À l’heure actuelle, la société occidentale consomme de façon linéaire. Prenons l’exemple de l’alimentation: une entreprise amène au supermaché le paquet de quinoa que vous allez consommer et éliminer ensuite dans les toilettes à travers de vos selles qui elles-mêmes seront évacuées au travers des égouts afin d’être traitées. Et au final, vous ne savez pas très bien d’où votre quinoa vient, ni où il va. Et au passage, vous constatez qu’il a des conséquences environnementales importantes: on aura sans doute utilisé des engrais pour le cultiver, ensuite il aura été transporté en avion/bateau/camion jusqu’au supermarché, emballé dans du plastique (dérivé du pétrole), vous l’amènerez chez vous probablement au moyen de votre voiture (mais dans un sac réutilisable, ouf, c’est toujours ça de gagné!), et ensuite l’eau qui aura servi à le cuisiner et à évacuer vos selles devra être traitée, ce qui implique non seulement son acheminement jusqu’au lieu de traitement qui lui-même fonctionne à base d’élétricité et de produits chimiques en tous genres. Bref, le bilan environnemental n’est pas brillant.
Dans le cas d’une consommation circulaire: vous cueillez le quinoa dans votre jardin, cultivé sans engrais chimique et arrosé grâce à l’eau de pluie que vous aurez récupérée grâce 1) au toit vert sur votre maison 2) la citerne à eau de pluie 3) le bassin de phytoépuration. Une fois votre quinoa mangé, il sera évacué dans vos selles qui seront éliminées grâce aux toilettes sèches qui elles-mêmes formeront du compost que vous pourrez répartir sur les arbres de votre jardin une fois le processus terminé. Bilan environnemental? Zéro déchet. Tout a été utilisé de façon circulaire. Et en plus de cela, l’enveloppe du quinoa contient de la saponine, ce qui vous permettra de l’utiliser pour laver la vaisselle par exemple.
Évidemment, je caricature en expliquant tout cela, c’est juste pour que vous puissiez comprendre l’idée du projet.
En ce qui concerne l’aspect pratique:
le terrain sur lequel nous avons l’intention de vivre mesure 5 hectares, environ 4 hectares de forêt et 1 hectare de pré. Il est situé à 800km au Sud de Santiago, dans la région de l’Araucanie, entre un lac et un volcan.
- Pluviométrie? entre 1000 et 2000mm /an (en comparaison, en Belgique il pleut environ 875mm/an). Sommes-nous fous de vouloir nous installer dans une région aussi humide alors que le Nord du pays contient des milliers de km où il y a du soleil toute l’année? Selon nous, non: en effet, le Nord du pays souffre de sécheresse, et en plus certaines entreprises minières y ont tendance à s’approprier l’eau et à la contaminer, aux dépens des agriculteurs et communautés locaux (voir à ce sujet le documentaire de 8 minutes « Les damnés de l’eau« ).
Or, je vous mets au défi de vivre une journée sans eau et vous vous rendrez compte des conséquences que cela a.
- Et le volcan? Il s’agit d’un volcan actif dont la dernière éruption remonte à 1985. Bonne nouvelle pour nous: le terrain se trouve sur une petite colline donc pas de risque d’être emportés par la lave ou crue, mais par contre nous sommes exposés au risque des cendres (qui ont rendu complètement invivable et infertile une zone au Sud du Chili). Cependant, vivre au Chili et vouloir dormir sur ses deux oreilles est compliqué: le pays comprend la plus grande chaîne de volcans du monde, est sujet à des tremblements de terre violents (le tremblement de terre le plus important jamais enregistré a d’ailleurs eu lieu au Chili en 1960) et à des tsunamis.
- Et le lac? Il tempère la zone, ce qui rend peu probable la neige en hiver et des températures trop fraîches (pas moins de -5ºC en général).
Pour terminer, un avant-goût du paysage qui nous attend (le symbole bleu indique où se trouve le terrain), plutôt joli, non?
Chouette d’avoir plus d’infos sur votre futur « chez-vous »! 🙂
on en veut encore plus!!
Bon voyage les ferdinantes 😉
J’ai relu l’article et ai trouvé la solution à ma question de l’article sur la permaculture !! 5ha, avec une répartition de 4ha en bois et 1 en prairie, mazette, c’est l’idéal !!
Oui oui! Ceci dit, il n’est pas obligatoire d’avoir 5 zones pour pouvoir développer un projet de permaculture. On peut tout à fait se limiter aux 2 premières zones par exemple, et les adapter en conséquence (je voulais le dire dans l’article mais j’ai oublié, merci pour le rappel!). Mais effectivement dans notre cas, c’est bien!